Le vélo, l’anti-jambes lourdes
Plus que jamais tendance, le vélo est un sport complet qui fait travailler en douceur les jambes. Il constitue l’un des boucliers les plus efficaces pour prévenir et limiter l’insuffisance veineuse.
Vous avez une désagréable sensation de jambes lourdes ou douloureuses en fin de journée ? La station debout vous insupporte ? De petites veinules apparaissent ? Dès que les températures augmentent, vos chevilles ont tendance à gonfler ? Comme près de 18 millions de Français, vous souffrez d’insuffisance veineuse chronique. Si cette pathologie touche principalement les femmes (52%), dont 40% de plus de 40 ans, les hommes le sont aussi. 37% d’entre eux se plaignent également de ces troubles circulatoires.
Sachez aussi que cette maladie veineuse évolue en plusieurs stades. Le premier est celui des jambes lourdes et des crampes nocturnes. Le deuxième, celui des varices. Le troisième, celui des complications. C’est pourquoi ces symptômes ne doivent pas être pris à la légère. Car, tôt ou tard, apparaissent inflammations, œdèmes, varices…
D’où vient cette sensation de jambes lourdes ?
La sensation de jambes lourdes est souvent due à une mauvaise circulation sanguine ou à une insuffisance veineuse. Rappel d’anatomie : les artères conduisent le sang, riche en oxygène et en éléments nutritifs, du cœur vers tous les organes, les veines, elles, ramènent le sang usé vers le cœur. C’est ce que l’on appelle communément le « retour veineux ». Ce dernier, contrairement à la circulation artérielle, ne bénéficie pas de la pompe cardiaque pour être propulsé. Cela s’effectue grâce à un ensemble de forces qui s’additionnent au niveau des veines : la tonicité de leur paroi, les valvules qui canalisent le sang, l’activité de la pompe plantaire ou « semelle veineuse », les contractions musculaires du mollet et de la cuisse qui les compriment et font remonter le sang. Lorsque celui-ci reflue vers le bas, on parle alors de stase veineuse.
Jambes lourdes, attention à la sédentarité
Il a été démontré que l’insuffisance veineuse apparaît souvent sur un terrain génétique. Si nos parents souffraient d’insuffisance veineuse, il y a de fortes chances que nous en héritions. Toutefois, les prédispositions familiales n’expliquent pas tout. Tout comme l’apesanteur, l’ennemi numéro un.
De nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte : mode de vie, vêtements trop serrés, piétinements, chaleur, hormones, grossesse, âge, obésité, alimentation trop riche en graisse… La sédentarité reste la deuxième cause de ces troubles circulatoires. Les muscles et la pompe plantaire étant peu sollicités, le retour veineux s’en trouve altéré. Idéalement, pédalez tous les jours ou une fois par semaine pour ceux qui marchent suffisamment dans la vie quotidienne.
Pourquoi le vélo est-il bon pour les veines ?
Parce que le cyclisme est un sport porté. Il n’accentue pas les effets de la pesanteur sur les membres inférieurs. Lorsque vous êtes sur votre vélo, vous ne subissez pas les piétinements, les sauts répétés, les départs ou encore les arrêts brutaux.
À chaque coup de pédale, la voûte plantaire est sollicitée. Le réseau veineux du pied écrasé éjecte le sang qui y est contenu. Vous amorcez ainsi la pompe veineuse, favorisant le retour veineux.
Le pédalage stimule la contraction des muscles des jambes. L’alternance de contractions et de décontractions des masses musculaires situées dans les membres inférieurs pompe le sang et le pousse vers le cœur. Quand on sait que 80% des veines se situent dans les muscles et que la contraction musculaire comprime les veines favorisant la remontée du sang… on n’hésite pas à se mettre en selle. Le but n’est pas de pédaler vite mais de pédaler à vitesse modérée, à rythme régulier et dans la durée.
À raison de deux à trois sorties par semaine, les sensations de fourmillements et de lourdeurs disparaissent.
Faire du vélo dans l’eau c’est encore mieux !
L’aquabiking permet, en plus de pédaler, d’avoir une pression hydrostatique. Celle-ci est 800 fois supérieure à celle de l’air. À chaque déplacement, mouvement de pédale… l’eau se précipite pour remplir l’espace que le corps vient de quitter. Elle crée ainsi un courant inverse qui le ralentit. Résultat, lorsque vous pédalez sur un vélo immergé, vous tonifiez encore plus les jambes et vous stimulez davantage la circulation lymphatique et sanguine. Rien de tel pour alléger les jambes lourdes.
Les bons réflexes à avoir
- Buvez de l’eau (1,5L par jour). Grâce à une bonne hydratation, le sang reste fluide.
- Évitez les cuissards qui scient les cuisses et le ventre.
- Optez pour les vêtements et autres manchons de compression pour optimiser le retour veineux.
- Préférez la douche pas trop chaude en rentrant. La chaleur dilate les veines. Finissez toujours par un jet d’eau froide sur les jambes en partant du pied jusqu’au nombril.
- Offrez-vous des massages drainants. Ils stimulent la circulation.
- Pensez à la pressothérapie. Cette technique de drainage lymphatique est très efficace pour les jambes lourdes.
- Misez sur les veinotoniques. Ils limitent la dilatation des veines et protègent la paroi des vaisseaux.
- Faites une cure de plantes. Le ginkgo biloba agit sur les troubles circulatoires. L’extrait de raisin délasse et tonifie les jambes. La vigne rouge renforce les capillaires et favorise le retour veineux.
- Dormez avec les jambes surélevées de 5 ou 6 centimètres.
Clarisse Nénard