Le vélo contre le mal de dos
Le mal de dos n’est pas une fatalité. Vous pouvez le prévenir ou empêcher que la douleur ne s’installe. Le vélo renforce la sangle abdominale, les muscles du dos et allège le poids sur la colonne vertébrale. En selle !
Neuf Français sur dix ont déjà souffert de mal de dos, selon les derniers chiffres d’un sondage d’OpinionWay pour Vexin. Le télétravail, qui s’est imposé avec le confinement pour lutter contre la propagation de l’épidémie de la Covid-19, n’a fait qu’accroître l’évolution de ces symptômes. L’ordinateur posé sur un coin de table, la position assise prolongée sur une chaise de cuisine ou sur le canapé, ont entraîné bon nombre de douleurs au niveau des cervicales, des coudes, des poignets, ou encore de la région lombaire. Cela n’a rien d’étonnant quand on sait déjà que les heures passées assis derrière un bureau, même avec du bon matériel, sont source de troubles musculo-squelettiques liés à la fatigue posturale et visuelle, au stress, à la sédentarité, etc. Si la thérapie médicamenteuse (les antalgiques, anti-inflammatoires, et dans les cas extrêmes, les infiltrations) combat les lombalgies “communes”, elle ne résout pas le fond du problème.
Mal de dos, mal du siècle ?
Certes, il touche tout le monde à un moment ou à un autre, mais il n’est pas une maladie. Motif de consultation médicale le plus fréquent et première cause d’arrêt maladie en France, le mal de dos peut être très douloureux mais la plupart du temps, il n’est pas grave. C’est un symptôme traduisant une souffrance de la colonne vertébrale. Les causes de ce signal sont aussi diverses que variées.
Comme vous le savez, la colonne vertébrale est formée d’un empilement de vertèbres : 7 vertèbres cervicales, 12 vertèbres thoraciques, 5 vertèbres lombaires, le sacrum et le coccyx. Entre chacune d’entre elles se trouve un disque intervertébral : ce sont ces 23 disques intervertébraux qui permettent à la colonne vertébrale de s’articuler et d’être flexible.
Des causes mécaniques et/ou somatiques
La succession de mauvaises postures, la position assise prolongée, la répétition de mouvements asymétriques, les gestes mal exécutés, et les faux mouvements peuvent entraîner des lésions sur les ligaments et les muscles qui unissent les vertèbres et maintiennent la colonne vertébrale en place dans sa verticalité.
Stress, conflits, contrariété, anxiété, nervosité, fatigue, sédentarité sont autant de facteurs augmentant la fréquence de ces tensions. Les tensions musculaires engendrées finissent, à moyen ou long terme, par déstabiliser certaines vertèbres et déséquilibrer la colonne vertébrale : d’où l’expression “en avoir plein le dos” !
La sédentarité, l’ennemi n°1 de la colonne vertébrale
Contrairement aux idées reçues, le repos n’est pas la solution. S’aliter un ou deux jours soulage, au-delà, cela devient néfaste. On entre dans un cercle vicieux. On a mal, donc on ne bouge pas. En restant immobile, on favorise la fonte musculaire. On perd de l’aisance, de l’assurance, et on s’ankylose. On craint alors d’avoir mal au moindre mouvement : conclusion, on ne bouge plus. À l’exception des sciatiques, faire du sport reste un excellent moyen de maintenir souplesse et tonicité. Or, on sait qu’en cas de mal de dos, il faut reprendre ou maintenir une activité physique même chez soi afin de rester dans un cercle vertueux.
Le vélo, c’est bon pour le dos
Comme la natation, le cyclisme est une discipline sportive peu traumatisante.
Sport porté, le corps étant soutenu par le vélo, les impacts au sol sont amoindris par les pneus et les amortisseurs. Les micro-traumatismes sont ainsi évités au niveau des pieds, des chevilles, des genoux, des hanches et du dos. Sur son engin, le cycliste repose sur deux points d’appui : les fesses et les mains. Il n’y a donc aucune charge de compression sur la colonne vertébrale ni de dissymétrie ou de torsions brutales pouvant engendrer des contraintes mécaniques. Les principales articulations sont sollicitées dans leur axe naturel. La seule résistance vient des pédales. Ça roule pour se muscler en douceur et s’étirer sans forcer sur le dos, à condition que le vélo soit adapté à votre morphologie et bien réglé. Car si la position n’est pas bonne, la technique ne le sera pas non plus. Vous allez engendrer ainsi des douleurs.
À vélo, on muscle la sangle abdominale
Si les membres inférieurs sont particulièrement sollicités, on serre les abdos pour garder l’équilibre. Lorsqu’ils se contractent, ils augmentent la pression abdominale, repoussant ainsi la colonne vers l’arrière, limitant la cambrure des reins. En les renforçant, vous vous fabriquez vous-même un corset musculaire. Tonifier son « centre » permet d’améliorer la posture et l’amplitude articulaire, de diminuer les risques de blessures et les déséquilibres des chaînes musculaires. En synergie avec les muscles spinaux, les multifidus, le carré des lombes, les psoas-iliaques et les fessiers, les abdominaux jouent un rôle essentiel dans l’équilibre postural lors des flexions (grand droit), des rotations et des inclinaisons du buste (obliques).
À vélo, on renforce les muscles du dos
En selle, il faut garder un dos bien droit. En cherchant toujours l’étirement, vous sollicitez les muscles para et intervertébraux. Ces petits muscles entre les vertèbres sont souvent responsables de lombalgies. En les renforçant, vous les rendez plus forts et plus souples. Les vertèbres sont mieux soutenues. Meilleures seront les structures musculaires, meilleur sera l’état de votre colonne vertébrale.
À vélo, on brûle les graisses
Le mouvement régulier de pédalage en fait un sport d’endurance à part entière. Au-delà de 45 minutes, il aide l’organisme à brûler les graisses et à éliminer la cellulite. Par conséquent, il facilite la perte de poids.
Le surpoids et l’obésité sont des facteurs aggravants du mal de dos. Les kilos pèsent sur la colonne vertébrale et ils augmentent la pression sur les articulations et les tensions musculaires. Sans compter qu’en prenant du volume, le ventre déplace le centre de gravité du corps. La cambrure naturelle du dos (la lordose) s’accentue, devenant une hyperlordose. Ceci explique pourquoi la perte de poids est un élément essentiel du traitement contre le mal de dos. Ça tombe bien, le vélo est votre meilleur allié minceur !
Clarisse Nénard
clarissenenard.com