Et si vous arrêtiez de fumer grâce au vélo ?
Dans ce combat de chaque instant, le vélo est un précieux allié. Il aide à gérer le sevrage, les effets de manque, la prise de poids et à éviter la rechute.
Le tabac est responsable de plus de 75 000 décès par an, selon Santé Publique France. Si le vélo ne diminue pas les méfaits et les risques du tabagisme comme certaines maladies cardiovasculaires et respiratoires, et autres cancers (poumons, voies aérodigestives supérieures, estomac, foie, vessie, reins), il s’avère toutefois une aide précieuse dans le sevrage et l’arrêt du tabac. Pédaler permet de regagner assez rapidement en souffle et en qualité de vie.
Il faut dire qu’à chaque bouffée, ce sont plus de 4000 substances chimiques toxiques qui sont inhalées, dont 50 cancérigènes. Les plus dangereuses :
- La nicotine créée la dépendance. On se sent calme et relax, tout en restant en alerte;
- Les goudrons sont toxiques pour les tissus et les muqueuses ;
- Le monoxyde de carbone prend la place de l’oxygène dans le sang, provoquant une hypoxie tissulaire ;
- L’ammoniaque augmente la sensation de plaisir et de dépendance ;
- L’acétone et autres phénols irritent et attaquent les muqueuses respiratoires.
Sans entrer dans les détails des mécanismes, gaz et particules pénètrent l’organisme et endommagent tous les organes du corps. En première ligne, les voies respiratoires. Sans cesse agressées, leur bon fonctionnement est altéré. Les capacités respiratoires diminuent, entraînant une baisse de résistance à l’effort physique. La VO2Max, qui est directement corrélée de manière linéaire avec la fréquence cardiaque maximale (FCM), va légèrement baisser. Ceci explique pourquoi, à l’arrêt du tabac, il faut privilégier les sports aérobie, d’endurance, doux et progressifs, comme le vélo. D’autant plus qu’ils aident au processus de nettoyage des poumons lancé par l’organisme afin d’en éliminer les substances toxiques accumulées.
Le vélo purifie l’organisme
Pédaler améliore la dilatation des artères, favorise la circulation sanguine, décrasse les poumons, développe les capacités cardiaques et pulmonaires, régule la tension artérielle et enrichit en oxygène le sang destiné à alimenter les muscles et les organes. Petit à petit, l’organisme retrouve ainsi un fonctionnement optimal, avec une certaine qualité d’endurance et de résistance à l’effort.
Le vélo atténue les symptômes de manque
Selon de nombreuses études, l’activité physique régulière et modérée aide à prévenir l’ensemble des troubles psychologiques liés à l’arrêt du tabac : irritabilité, anxiété, stress, tristesse, saute d’humeur, manque de concentration, faim… Quand on écrase sa dernière cigarette, on a besoin de s’occuper l’esprit, de compenser et de se dépenser. Tenir une cigarette entre ses lèvres, tirer une bouffée, souffler la fumée, la faire bouger entre ses doigts avant de la porter à nouveau en bouche… est un réflexe qui occupe quand on est agacé, stressé, angoissé, énervé, en pleine réflexion, ou encore quand on s’ennuie. Faire du vélo atténue le désir de fumer, tout en prévenant la dépression secondaire.
Le vélo réduit le stress et l’anxiété
Quand on pédale on stimule la sécrétion de trois substances clés pour garder un moral au beau fixe !
- L’endorphine, la fameuse hormone du bonheur, réduit le stress et l’anxiété, contrôle la respiration, et procure une sensation d’euphorie.
- La dopamine, une molécule biochimique clé du cerveau, joue un rôle dans le plaisir immédiat, la motivation et la concentration. Elle donne aussi la pêche.
- La sérotonine, neurotransmetteur, est impliquée dans la régulation de l’humeur.
Rien de tel pour conserver un certain équilibre psychologique. Dès que vous recevez une décharge de l’un ou de l’autre de ces petits messagers chimiques, vous ressentez une sensation de bien-être. Un peu comme lorsque l’on tire sur sa cigarette. Sauf que le vélo est bien meilleur pour la santé ! Pourquoi hésiter à se mettre ou à se remettre en selle, quand on sait que son effet arrive au bout de 25 minutes d’effort ? Et qu’à partir du second souffle, vous recevez une décharge d’endorphines plus importante ? Plus c’est long, plus vous ressentirez un sentiment de plaisir et de détente. Attention au surentraînement !
Le vélo prévient la prise de poids
On associe souvent arrêt du tabac et prise de poids. Certes, deux des effets de la nicotine sont d’augmenter le métabolisme de base de 300 à 400 kcal par jour et de diminuer l’appétit. Sachez que mouliner sur sa bicyclette aide à griller les fameuses calories normalement éliminées avec la cigarette et donc à maintenir sa ligne. Rappelons que l’arrêt du tabac pour beaucoup de personnes est anxiogène. Elles ont, par conséquent, tendance à compenser avec une prise alimentaire plus importante et à se réfugier notamment dans les aliments sucrés pour soigner un mal-être. Le stress augmente la sécrétion de cortisol, une hormone fabriquée par les glandes surrénales, qui booste l’appétit. Dérivatif très efficace, le vélo évite de rentrer dans ce cercle vicieux. En se faisant un shoot d’endorphines, de dopamine et de sérotonine, vous vous sentirez bien dans vos baskets. Vous n’aurez ainsi nul besoin de compenser les sensations de mal-être en grignotant.
N’attendez plus. Misez sur le vélo pour arrêter de fumer !
Clarisse Nénard