FILTRES

Affinez vos contenus en les filtrant selon le thème de votre choix

Modifier les filtres

Comment faire du vélo quand on a des allergies respiratoires ?

Comment faire du vélo quand on a des allergies respiratoires ?

7 mai 2021

Pour certains cyclistes allergiques aux pollens, faire du vélo peut s’avérer compliqué. Voici quelques conseils de bon sens pour que les sorties ne se transforment pas en cauchemar.

Rhinites allergiques, sinusites, asthmes… les allergies respiratoires reviennent en force dès le printemps et tout l’été. Saisonnières ou permanentes, elles touchent 20 à 25% de la population française. Elles se classent au premier rang des maladies chroniques de l’enfant. Selon l’OMS, les allergies représentent la quatrième maladie chronique dans le monde après les cancers, le sida et les maladies cardio-vasculaires. En 2050, 1 personne sur 2 dans le monde souffrira d’allergies.

L’allergie, un mécanisme à deux temps

Comme vous le savez, les poumons sont des organes essentiels à la vie. L’appareil respiratoire fournit l’oxygène au sang ainsi qu’aux cellules, et expulse de l’organisme les déchets gazeux, principalement du dioxyde de carbone, aussi appelé gaz carbonique (CO2). Pour que l’oxygène circule, deux éléments sont nécessaires : les bronches (système de tuyauterie) et les alvéoles (lieu d’échange).

Lors des premières expositions aux pollens et autres allergènes, quand on a une prédisposition génétique, le système immunitaire met en place une réaction de rejet vis-à-vis de la substance qu’il considère comme un ennemi. Apparaissent ainsi les premiers symptômes : éternuements en salve, nez qui chatouille avec écoulement abondant et clair, yeux qui rougissent et pleurent, paupières qui gonflent, etc. En cas de rhinite allergique, les voies aériennes supérieures s’obstruent, engendrant une gêne respiratoire. La crise d’asthme, quant à elle, est une obstruction respiratoire. Lorsque les bronches se contractent, leur calibre se rétrécit, et gène le passage de l’air. D’où l’apparition des symptômes d’essoufflement, de sifflement et de toux.

Chez l’asthmatique, l’hyperventilation du fait de l’effort peut induire un spasme des bronches limitant la capacité ventilatoire. De ce fait, il devient donc difficile de pédaler sur son vélo lorsque l’on souffre d’une allergie respiratoire ou d’asthme allergique.

Le vélo, moteur essentiel d’une bonne santé respiratoire

Pour rester en forme et en bonne santé, il est important de lutter contre la sédentarité et de pratiquer une activité physique régulière comme le vélo. Et cela quel que soit l’âge et même si l’on a des allergies respiratoires. Ne l’oubliez pas, le poumon est un organe paresseux. Moins vous lui en demandez, moins il en fait.

Au repos, en l’absence d’effort, nous respirons 6 litres d’air par minute contre 45 par minute lorsque nous sommes en pleine action. Or, en compétition, un cycliste professionnel peut en absorber jusqu’à 200L à la minute. Sans aller jusqu’à une pratique intensive, faire du vélo régulièrement demeure un moyen simple et efficace pour augmenter la ventilation et la circulation de l’air dans les poumons, drainer les sécrétions bronchiques et sinusiennes, ou encore lutter contre l’obstruction nasale. Les sorties vélo permettent de maintenir et de développer le souffle et de garder la forme.

Faire du vélo ne déclenche pas d’asthme

Pédaler lorsque l’on a une rhinite allergique ne déclenche pas une crise d’asthme, mais respirer par la bouche oui. Pendant l’effort, l’hyperventilation buccal et la température de l’air entraînent un mécanisme de déshydratation des bronches. Avec l’allergène dans l’air ambiant, ils vont exciter ou irriter la bronche qui va se refermer pour avoir l’illusion de se protéger. D’où l’importance de monter doucement en température et d’être progressif dans l’effort pour minimiser les risques de crise d’asthme.

Ayez les bons réflexes avant et pendant votre sortie vélo

  • Renseignez-vous sur les périodes de pollinisation.
  • Téléchargez « Alertes Pollens », l’application du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA). Vous serez ainsi informé et alerté sur l’évolution en temps réel des risques d’allergies en fonction du volume et du type de pollens relâchés.
  • Préférez les lieux où il n’y pas d’arbres en fleurs… lors de pic pollinique.
  • Investissez dans un masque ou un foulard anti-pollution. Il constitue une excellente barrière contre le pollen.
  • Portez des lunettes afin de protéger vos yeux des allergènes.
  • Hydratez-vous avant, pendant et après la sortie vélo.
  • Respirez par le nez. Il a pour mission de filtrer en partie les pollens et de réchauffer l’air.
  • Effectuez un lavage nasal à l’eau salée avant de partir si vous avez le nez bouché.

Vous êtes allergique ?

  • Consultez votre médecin ou allergologue pour un meilleur accompagnement pour votre pratique sportive.
  • Adaptez vos objectifs sportifs en fonction de votre état respiratoire. Ne forcez pas et faites des pauses si besoin.
  • Emportez toujours avec vous votre inhalateur.
  • Utilisez votre broncho-dilatateur 10 à 15 minutes avant votre sortie. Vous serez ainsi dans une phase réfractaire d’asthme pendant 4 à 6 heures.
  • En cas de crise d’asthme, servez-vous-en. Il agit directement sur le muscle. Relaxant bronchique, vous retrouverez votre souffle normal.
  • Décalez votre séance de 24 ou 48 heures en cas de pic de pollens. Attendez que les conditions environnementales se calment.
  • Ne zappez pas l’échauffement et soyez progressif dans l’effort.

Arrivé à la maison, lavez-vous intégralement : cheveux, tee-shirt, short, cuissard, chaussettes, casquette, casque. Vous éviterez ainsi de garder sur vous, vos vêtements et accessoires de potentiels allergènes.

Restez en selle et adaptez votre sortie en fonction de votre état respiratoire !

Clarisse Nénard
clarissenenard.com