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Où et comment garer son vélo sans crainte

Vol, dégradation, manque d’infrastructures… Stationner son vélo en toute sécurité reste encore trop souvent un défi, malgré certaines améliorations et avancées. Tour d’horizon des solutions disponibles et conseils pratiques pour garder l’esprit tranquille.

Par Clarisse Nénard

clarissenenard.com

Alors que le nombre de cyclistes a explosé ces dix dernières années avec le vélotaf et la montée en puissance des mobilités douces, les infrastructures pour garer son deux-roues n’ont pas suivi au même rythme. Si les pistes cyclables se sont développées, le stationnement sécurisé, lui, reste insuffisant en particulier dans les zones à forte affluence comme : les gares, les bouches de métro, les grands boulevards, les quartiers d’affaires. Le manque d’arceaux et d’abris sécurisés, dans certaines zones, oblige à l’attacher sur des barrières, poteaux ou rambardes, ce qui n’est ni pratique ni sécurisé.

Une crainte justifiée ?

Chaque jour, environ 1 076 vélos sont volés dans l’hexagone, soit près de 400 000 par an, ce qui équivaut à un vélo dérobé toutes les minutes. Seuls 10 % d’entre eux sont retrouvés, faute d’identification claire. Les chiffres sont éloquents. Au palmarès des pays d’Europe les plus à risque, la France se place à la 4^ème position derrière l’Allemagne (600 000 vélos volés), le Royaume-Uni (686 000) et les Pays-Bas (900 000).

Selon la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) 50 % des cyclistes ont déjà vécu cette expérience au moins une fois. Parmi les victimes, 60 % n’en rachètent pas, découragés par le manque de solutions de stationnement sécurisé. Cette situation engendre une véritable inquiétude parmi les cyclistes, qu’ils soient urbains ou ruraux. Que ceux qui n’ont jamais été freinés dans leur envie de posséder leur propre bicyclette par peur de se la faire voler, lève la main !

Le vol de vélo n’est pas une fatalité

Heureusement, des solutions efficaces permettent aujourd’hui d’éviter ce genre de mésaventure. Face à la demande, les grandes villes ont entrepris plusieurs initiatives avec notamment : le développement de parkings aux abords des gares pour favoriser l’intermodalité ainsi que dans certaines entreprises, la création de parcs souterrains dédiés aux bicyclettes dans certains quartiers, ou encore des box individuels ou collectifs sécurisés dans les rues. Même si les mentalités évoluent et que l’on a vu les places pour vélo pousser comme des champignons, nous sommes encore bien loin des villes comme Amsterdam ou Copenhague. Il reste encore du chemin à parcourir. En attendant, mieux vaut adopter les bons réflexes et choisir les bons équipements.

Les règles d’or pour stationner son vélo avec un maximum de sécurité

1. Bien choisir son emplacement

Avant même de parler d’antivol ou de technologie, l’emplacement où l’on stationne son vélo fait toute la différence. Certaines zones sont naturellement plus sûres, car bien fréquentées, éclairées et visibles. Voici quelques règles simples.

• Privilégiez les lieux de passage. Plus l’endroit est animé, moins il attire les voleurs. Les rues commerçantes, les entrées de bâtiments ou les emplacements devant les cafés sont à favoriser.
• Évitez les recoins isolés. Les parkings souterrains peu fréquentés ou les arrière-cours peu surveillées offrent un terrain propice aux vols. Préférez les endroits avec une vidéosurveillance.
• Repérez les arceaux solides. Fixés au sol, les arceaux en métal sont conçus pour attacher correctement cadre et roue. Ils restent la meilleure option dans l’espace public. Attacher son deux-roues à une grille, un panneau de signalisation ou une barrière basse n’offre pas un ancrage suffisant.
• Variez régulièrement l’endroit où vous vous garez. Un vélo toujours garé au même endroit devient une cible facile.

2. Les bons équipements à avoir

Même bien placé, un vélo mal attaché reste vulnérable. Voici quelques règles incontournables pour limiter le risque de vol :

• Misez sur de bons antivols homologués (norme ART ou FUB). Recommandés pour leur robustesse, ceux en U résistent mieux aux outils de coupe. Plus flexibles, les chaines renforcées peuvent s’enrouler autour de poteaux larges. Les modèles à câble fin sont trop faciles à sectionner. Si ces derniers sont à éviter seuls, ils sont cependant utiles en compléments pour fixer une roue ou une selle.
• Doublez, voire triplez la protection. Mettre deux dispositifs pour sécuriser à la fois le cadre et les roues. Une combinaison entre un antivol en U et un câble peut s’avérer très efficace.
• Retirer les accessoires détachables : compteur, sacoches, batterie (pour les VAE), etc. Enlevez ou dissimulez tout ce qui attire l’attention. Optez pour des selles qui se fixent à l’aide d’une clé.

3. Les technologies supplémentaires

Au-delà du simple cadenas, il existe aujourd’hui des solutions connectées qui ajoutent une couche de tranquillité.

• Le marquage Bicycode®. Obligatoire depuis 2021 pour tous les vélos neufs vendus en magasin en France, ce système national d’identification a été conçu pour lutter contre le vol et faciliter la restitution des bicyclettes retrouvées. Ce numéro gravé sur le cadre est enregistré dans une base de données nationale sécurisée, associée à l’identité du propriétaire. Ainsi en cas de vol, les agents de police peuvent le contacter en scannant simplement le numéro. Inscrivez-la sur des plateformes en ligne ou auprès des autorités locales. Cela peut aider à l’identifier et à la retrouver.
• Les traceurs GPS. Souvent invisibles, ils sont insérés dans la tige de selle, les lumières, le guidon ou le cadre. Grâce à l’application mobile, ils communiquent avec votre smartphone. En cas de vol, ils permettent de suivre son vélo en temps réel et de le localiser rapidement. Certains modèles utilisent en complément la technologie GSM/4G, Bluetooth, ou même Sigfox ou LoRa (réseaux à basse consommation pour objets connectés), ce qui permet de suivre un vélo même s’il quitte une zone Wi-Fi ou Bluetooth.
• Les alarmes intégrées. Certains modèles détectent un mouvement ou une tentative de manipulation, puis déclenchent une alerte sonore puissante, souvent entre 90 et 120 décibels. Ce système peut être autonome ou connecté à une application via Bluetooth, et parfois couplé à un GPS, pour permettre un suivi en cas de vol avéré.

4. Investir dans une bonne assurance

L’assurance vélo, ce n’est pas un luxe, c’est une tranquillité d’esprit. D’autant qu’elle ne couvre pas uniquement le vol dans la rue, chez vous, dans une cave ou dans un local. Selon le contrat souscrit, elle peut aussi inclure : le vol avec agression, la casse accidentelle (ex : chute ou collision), le vandalisme, l’assistance dépannage en cas de panne ou de crevaison, la responsabilité civile (si vous causez un dommage à autrui en circulant). Certaines assurances couvrent même les accessoires (batterie, siège bébé, sacoches…), voire les équipements du cycliste. D’autres proposent des formules spécifiques pour les VAE ou les vélos cargos. Attention : certains contrats n’indemnisent pas les vols dans la rue la nuit ou si l’antivol n’était pas correctement utilisé.

Avant de choisir une assurance pour votre vélo, comparez les garanties, les franchises et les plafonds de remboursement. Lisez bien le contrat, les conditions générales à respecter.

Alors, prêt à pédaler pour une meilleure santé, lutter contre la sédentarité, prendre du plaisir… sans stress ?