La face cachée du bikepacking
Jusqu’à présent, mes articles ont surtout porté sur des conseils sur la préparation et la réalisation de votre voyage en bikepacking. Pour que votre compréhension ou vos attentes du bikepacking soient les plus complètes et proches de la réalité, il faut aussi aborder le sujet des difficultés auxquelles vous serez peut-être confrontés.
L’hygiène
Selon votre destination , et en fonction de l’aspect reculé de l’endroit où vous irez, il faut que vous soyez prêt à potentiellement passer plusieurs jours, voir semaine(s), sans pouvoir vous doucher. Ceci peut être difficile selon les personnes.
Si vous allez en altitude, pas de panique ! Votre transpiration s’évacuera rapidement. Privilégiez donc des vêtements techniques qui évacuent la transpiration. Si vous allez dans des lieux froids où vous aurez besoin de sous-couches, privilégiez celles en laine mérinos, qui ont la particularité de ne pas sentir même lorsque vous transpirez.
Si vous allez dans des lieux plus chauds ou humides ou la transpiration est inévitable et que vous n’avez pas accès aux douches, prenez un gant de toilette qui vous permettra de faire le minimum.
L’accès à l’eau et à la nourriture
Sur ce point-là, il est primordial que vous vous connaissiez en terme de consommation en eau et nourriture. Il vous arrivera sûrement de vous engager sur un chemin où vous n’aurez pas accès à un ravitaillement pendant plusieurs jours. Il faut donc prévoir les bonnes quantités et apprendre à consommer le moins possible.
Des bouteilles ou pastilles qui permettent de purifier l’eau peuvent également être utiles pour pouvoir boire de l’eau de lac/ruisseau. Attention toutefois à veiller à ce qu’il n’y ait pas de mines ou d’élevages d’animaux plus haut sur le cours d’eau qui pourraient l’infecter.
La météo
Il est à priori inévitable que durant votre voyage, vous rencontriez tempête, pluie, vent, froid, ou un mélange de ces 3 éléments. Lorsque cela arrive, la situation peut parfois devenir difficile à gérer et décourageante. Essayez d’adopter une attitude positive ! Bien évidemment c’est plus facile à dire qu’à faire. Dites vous qu’après la pluie vient toujours le beau temps, que tout ce qui arrive n’est que passager, et que vous en ressortirez plus fort ! Résilience, force de caractère, et courage seront vos alliés, et vous terminerez fier d’avoir pu surmonter cette épreuve !
La mécanique
Préparez-vous à rencontrer bon nombre de galères mécaniques. Crevaisons, sauts de chaînes, dérailleurs déréglés, chaîne grinçante (car le lubrifiant est parti), freins qui lâchent sont des soucis qui pourraient arriver. Il est important de savoir faire toutes les réparations basiques (réparer une crevaison, régler un dérailleur et ses freins, attacher une attache-rapide sur une chaîne) sur son vélo et d’avoir des pièces de rechange d’avance pour ne pas se retrouver « coincé dans la pampa ». Si vous êtes dans une zone avec du trafic, vous pouvez toujours essayer de faire du stop jusqu’à la prochaine ville. Renseignez-vous sur cette possibilité à l’avance.
La santé
La maladie la plus fréquente (dans mon expérience personnelle) est une forme de « tourista ». Suivez les recommandations sur la possibilité de boire l’eau du robinet sur place. Si ce n’est pas possible, il faudra vous fier à l’eau de bouteille. Des pastilles purifiantes permettent de filtrer l’eau et peuvent une nouvelle fois vous aider.
Évitez de manger des aliments crus, privilégiez toujours ceux qui sont bien cuits.
Veillez à être vacciné contre toutes les maladies que vous pourriez rencontrer sur place, et même de celles qui ne sont pas forcément obligatoires.
Les animaux
Selon votre destination, les animaux sont plus ou moins sauvages et agressifs. En Amérique du Sud par exemple, surtout en Colombie, en Equateur et au Pérou, j’ai des dizaines de chiens sauvages qui me courent après chaque jour et se rapprochent dangereusement de moi. C’est assez stressant car je ne connais jamais leurs intentions. Au Pérou, j’ai fini par me faire mordre par un chien sauvage sans propriétaire. Le vaccin antirabique est donc indispensable si vous partez dans des zones où il y a potentiellement de la rage chez les animaux (surtout l’Amérique Centrale et du Sud, l’Afrique et l’Asie).
Les blessures
Malheureusement, la chute en vélo est une possibilité qui peut arriver à tout moment. Soyez évidemment le plus prudent possible mais prévoyez quand même une petite trousse de pharmacie avec de quoi recouvrir vos plaies.
Testez également votre vélo et votre position pour éviter les blessures telle que la tendinite qui peuvent être liés à une mauvaise posture sur le vélo. À ce sujet vous trouverez des articles sur le site Vivons Vélo pour adopter la bonne posture à vélo 😉
La solitude
Si vous partez seul, vous aurez à faire face à de nombreuses heures seuls sur le vélo ou le soir. Avec les téléphones et les réseaux sociaux d’aujourd’hui, il reste facile de rester en contact avec ses proches. Cependant, la solitude peut commencer à peser avec le temps. Soyez en conscient!
Prépare- vous également à passer plusieurs jours sans avoir accès à la 4g. Vous serez donc entièrement coupés du monde ! Ça fait du bien de temps en temps aussi. Si vos proches veulent quand même vous suivre, vous pouvez prendre une balise GPS qui permettra tout de même de vous localiser.
La difficulté de l’effort
Vous aurez peut-être à gravir des montagnes, sur des chemins parfois en terre ou ensablés, sur de longues distances. Avec le vélo chargé, certaines étapes peuvent devenir beaucoup plus difficiles que prévues, et vous verrez votre moyenne devenir très basse. Ne vous découragez pas ! Ce n’est que passager, ça finira par basculer dans la descente et vous retrouverez du goudron sur lequel vous avancerez plus facilement !
Ces coups durs rendent le voyage plus complet et l’expérience plus forte. Vous en serez fier une fois le voyage terminé et vous aurez de belles histoires à raconter. Souvenez-vous de toujours essayer d’adopter une attitude positive !
Bonne route
Thibaut