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Alcool et vélo, un cocktail à éviter !

    Alcool et vélo, un cocktail à éviter !

    2 janvier 2023

    « Un verre, ça va. 2 verres, bonjour les dégâts ! » « Boire ou conduire, il faut choisir ! » Qui ne connaît pas ces slogans pour lutter contre l’alcoolisme et ses dangers au volant ! Chaque année en France, près de 30% des accidents mortels sont dus à une prise excessive d’alcool, selon la Sécurité Routière.

    L’alcool dans le corps…

    Issu de la fermentation de fruits, de grains et de tubercules, l’éthanol ou l’alcool éthylique a des effets immédiats. Si 70 à 80% de l’alcool est absorbé rapidement au niveau du duodénum et du jéjunum, une partie de l’intestin grêle, l’alcoolémie atteint son maximum en 45 minutes si vous êtes à jeun contre 90 au cours d’un repas. Tout le monde le sait, boire le ventre vide rend ivre plus rapidement que lorsque l’on mange. L’ingestion de nourriture ralentit la vidange gastrique, prolongeant le temps de présence de l’alcool dans l’estomac, modifiant ainsi sa vitesse d’absorption. Que vous buviez une coupe de champagne, une chope de bière, un canon de vin, un apéritif… un verre standard tel qu’on le sert dans les bars contient approximativement 10 grammes d’alcool pur. Ceux servis chez soi, entre amis, sont beaucoup plus généreux et en contiennent davantage. Sans compter que l’action de l’éthanol sur l’organisme diffère chez les hommes et chez les femmes, et varie avec l’âge. Ayant une masse grasse et maigre moins importante, les femmes et les personnes âgées sont en général plus rapidement saoules que les hommes et les personnes jeunes.

    Vélo et alcool un duo explosif

    Produit psychoactif, l’éthanol a des effets immédiats essentiellement sur le cerveau. En fonction du taux d’alcool dans le sang et la capacité de chacun à résister, il entraine une sensation de détente, d’euphorie, d’excitation, voire une sur-estimation de soi et donc des prises de risque. Le danger va plus loin que l’ivresse. L’alcool diminue l’attention, le champ de vision, la vigilance, et la résistance à la fatigue. Il engendre également une mauvaise coordination des mouvements et donc des réflexes. Bref, lorsque vous avez bu, il est maître de vous et donc de votre conduite. La perte de contrôle du vélo, le manque d’anticipation du danger, ne plus tenir sur la selle… peuvent être une cause d’accident. Ces effets immédiats apparaissent quelques minutes après sa consommation et peuvent durer plusieurs heures. Autres effets néfastes, lorsque vous en absorbez une grande quantité, vous vous exposez à un risque de coma éthylique. Caractérisé par une chute de la tension artérielle et une perte de connaissance, il peut être mortel.

    Pas d’alcool au guidon de son vélo

    Or, quand on circule en deux roues, l’une des règles du Code de la route est d’être maitre de son engin. Tout comme en voiture, il est interdit de rouler en état d’ébriété. Le taux d’alcool maximal autorisé est de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang en voiture comme à vélo. L’alcool au guidon est passible d’amende. Si vous roulez avec une alcoolémie entre 0,5 et 0,8 g/l de sang (0,25 et 0,4 mg/l d’air expiré), vous devrez régler « une contravention de 4e classe, soit une amende forfaitaire de 135 € ». Si votre taux dépasse 0,8 g/l de sang, l’amende peut être salée même si une verbalisation à vélo ne viendra pas grignoter votre permis à points. Quoi qu’il en soit, mieux vaut boire avec modération et éviter de prendre son vélo quand on a trop bu. Il en va de même pour la consommation de stupéfiants.

    Attention au lendemain de fête !

    Si chaque verre consommé fait monter le taux d’alcool de 0,20g à 0,25g, l’alcoolémie baisse en moyenne de 0,10g à 0,15g d’alcool par litre de sang en une heure. Café salé, cuillère d’huile… aucun truc ne permet d’éliminer l’alcool rapidement, prévient la Sécurité Routière. L’alcool n’est pas l’ami du cycliste ! Ses effets sur les muscles, le plasma sanguin, la régulation de la température du corps freinent clairement ses performances.

    • L’alcool déshydrate. Or, rester hydraté est crucial dans toute pratique sportive. Chez un cycliste, tout déficit en eau, peut influencer de manière négative sur le déroulement du processus physiologique. Pour que l’organisme fonctionne correctement, il faut boire par petites gorgées, avant, pendant et après sa séance pour un résultat optimal. Pour rappel, lorsque la déshydratation avoisine les 2% du poids du corps, cela équivaut à une baisse de 25 à 30% du rendement physique. Une mauvaise hydratation peut occasionner des tendinites et autres problèmes de santé. L’eau sert de lubrifiant aux tendons et contribue à l’élimination des déchets.
    • L’alcool perturbe la qualité des nuits. En fragmentant les premiers cycles de sommeil, il réduit la durée des phases de sommeil long profond (SLP) au cours duquel de nombreux échanges biologiques s’opèrent tels que la synthèse de protéines, la reconstruction des muscles, le renforcement des tissus, des tendons ainsi que la densité des os. Le sommeil a des effets sur la récupération métabolique. Il est un des facteurs importants de la récupération, à la fois métabolique mais aussi immunologique, cognitive et endocrinienne.

    Le phénomène de déshydratation, associé à une fatigue accrue, augmente fortement l’apparition des risques de blessures (claquages, tendinites, et autres lésions musculaires), mais aussi peut avoir de lourdes conséquences telles que des troubles cardiovasculaires.

    • L’alcool augmente les dommages musculaires. Selon certaines études, il ralentirait leur mécanisme de récupération.

    Que ce soit avant ou après une balade, un effort habituel, un entraînement intense… mieux vaut éviter de boire de l’alcool. S’il n’est pas question pour autant de stopper toute consommation et de vous priver d’une sortie vélo, buvez toujours avec modération !

    Clarisse Nénard

    clarissenenard.com