Comment bien choisir sa selle de vélo ?
De la forme du bassin
Chacun a son propre morphotype, ses caractéristiques physiques. Certains ont un bassin large alors que d’autres en ont un étroit. D’où l’importance qu’elle « soit compatible afin de ne dégrade pas la gestuelle. » Un cycliste affûté au bassin étroit s’orientera vers une selle longiligne.
De la souplesse du rachis
En fonction de l’inclinaison du bassin, de la souplesse, la charge d’appui évolue.« Certains pédalent ainsi en antéversion, d’autres en rétroversion. » C’est-à-dire en inclinant le bassin vers l’avant (antéversion), ou à l’inverse vers l’arrière (rétroversion).
Du pédalage
« Certaines personnes sont plus puissantes des muscles de la face antérieure de la cuisse, des quadriceps. D’autres utiliseront beaucoup plus la chaîne postérieure (fessiers et ischio-jambiers). » Ceci explique aussi pourquoi il existe des mousses et des formes de selle différentes. « Lorsque l’on a plus de force dans les fessiers et les ischio-jambiers, on pédale un peu plus assis, on va chercher un gros appui à l’arrière de la selle. Prenez-en une avec plus de renfort en mousse à l’arrière. Par contre si vous pédalez plus avec les quadriceps, donc vers l’avant, cherchez une selle avec une forme plate sans trop d’appui et plus longiligne. »De la pratique
Sur le vélo de ville, on est en position assise bien droite. Par conséquent, « on se sert de ses fessiers et des ischio-jambiers pour pédaler. D’où l’importance d’opter pour une selle avec plus de renfort sur l’arrière. » Sur un vélo de course, « on est en position aérodynamique avec une bascule du bassin vers l’avant. Le pédalage s’effectue avec les quadriceps. Il faut une selle longiligne sans beaucoup de renfort. » Sur un VTT, « ce sont presque les mêmes selles que les vélos de course sauf qu’il y a une mousse plus épaisse sur le dessus. Le fait d’avoir plus de matière permet d’absorber les vibrations, les chocs. »Une règle d’or à respecter ?
Non. Sachant que chaque individu a son propre morphotype, sa souplesse au niveau du rachis, sa manière de pédaler, que l’offre et la multitude de concepts diffèrent selon les fabricants, il est difficile d’avoir UNE règle universelle. Sans compter que c’est un secteur qui ne cesse de se développer. « Avant il y avait 3 genres de selle sur le marché. Il existait une seule forme et deux variétés de mousse, une dure et une molle. Aujourd’hui, on compte entre 3 et 4 types de selle, et pour chacune d’entre elles, vous avez le choix entre 2 ou 3 sortes de mousse. Et pour chaque mousse, vous disposez de 3 à 4 adhérences plus ou moins abrasives. »Le confort avant tout !
Ne cherchez pas à gagner du poids avant tout.« Qui dit baisse de poids dit peu de matière sur la selle. Et donc pas beaucoup de confort. Et c’est un mauvais calcul car la selle est un appui majeur. Vous ne vous sentirez pas bien sur votre selle, vous allez vous repositionner. En vous repositionnant constamment, vous pouvez générer une tendinite de toute la chaîne des membres inférieurs, des tendinites de compensation. »
Derniers conseils
Faites-vous conseiller par un spécialiste. Allez-y en tenue. Ils ont une multitude de selles de tous modèles. Vous pourrez ainsi les tester sur un home-trainer ou en faisant un petit tour dans la rue avec votre vélo. Vous devez sentir tout de suite une sensation de confort et d’efficacité. Mettez-y quand même le prix. Une bonne selle coûte entre 70 et 100€.Mieux vaut avoir une paire de lunettes moins stylée, une tenue un peu moins flashy et posséder une bonne selle. Si vous avez déjà utilisé une selle sur laquelle vous vous sentez bien, rapprochez-vous toujours de celle-ci. Ne cherchez pas trop. Veillez à ce que votre cuissard soit en bon état. Une selle peut être bonne ou pas, si votre cuissard est trop fatigué par les kilomètres avalés ou les lessives, vous aurez mal aux fesses.
Clarisse Nénard