Comment pratiquer le vélo adapté ?
Faire du vélo quand on est une personne en situation de handicap moteur et/ou cérébral, c’est possible. Tandem, tricycle, vélo couché, handbike… il existe différents modèles pour parcourir la ville, se balader, pratiquer le cyclisme en loisir ou en compétition.
Comme pour les valides, la pratique régulière d’une activité physique se veut excellente pour la santé, présente de nombreux bienfaits physiques et psychologiques pour les personnes en situation de handicap. Quels que soient la pathologie et l’âge, elle améliore le système cardio-respiratoire, l’oxygénation du cerveau, le métabolisme de base, la masse musculaire, la densité osseuse, etc. Elle permet de prévenir certaines maladies chroniques (obésité, diabète, arthrose, sarcopénie, ostéoporose, …), de lutter contre le stress, l’anxiété ou encore la dépression, et d’éloigner les méfaits de la sédentarité. Les personnes porteuses d’un handicap ou une restriction physique ont tendance à se sédentariser, entrainant à plus ou moins long terme des effets néfastes sur la condition physique et le capital santé.
Si nous connaissons tous les vélos couchés à manivelle des jeux paralympiques, le cyclisme adapté trouve son origine dans la rééducation après la seconde guerre mondiale. Le cyclisme handisport ou paracyclisme est né, quant à lui, dans les années soixante avec le vélo solo. Dix ans plus tard, en 1970, c’est le tandem pour les déficients visuels qui fait son apparition. Ce n’est que vers la fin des années 90 qu’arrive le handbike pour les personnes en fauteuil roulant.
La déclinaison des vélos selon le handicap physique et sensoriel
Le bicycle, vélo solo traditionnel, s’adresse aux individus touchés par une incapacité physique entraînant une perte fonctionnelle des membres supérieurs et/ou inférieurs, ou liée à une amputation. Selon le degré d’invalidité, il est possible d’apporter quelques aménagements et changements : emplacements des commandes de freins, des changements de vitesse, du pédalier ou encore des manivelles.
Le vélo à cadre baissé vise les personnes souffrant de douleurs articulaires, ayant des prothèses de hanche… dont l’amplitude de mouvement est réduite rendant l’utilisation d’un vélo classique compliquée, voire impossible. Avec son cadre très bas, non seulement il s’enjambe facilement, mais on peut monter et descendre de selle sans danger, avoir un ou deux pieds au sol aisément.
Le tricycle est essentiellement réservé aux personnes en perte d’équilibre ou ayant des troubles moteurs, musculaires et posturaux comme : l’infirmité motrice cérébrale (IMC), l’hémiplégie. Également appelé vélo trois roues ou trike pour sa version couchée, ce cycle dispose de deux roues à l’arrière ou à l’avant permettant de garder un bon équilibre, à contrario de la bicyclette avec ses deux roues. Plus stable, il réduit de manière considérable les risques de chute.
Le vélo biplace est également destiné aux non ou mal voyants. Avec son binôme voyant, ils sont assis côte à côte sur de gros tricycles et pédalent en même temps.
Le vélo tandem concerne plus particulièrement les déficients visuels. Assis derrière un guide, les malvoyants et non-voyants se font piloter. C’est le cycliste accompagnateur devant qui, en plus de donner des consignes, contrôle la cadence, gère les vitesses et commande les freins.
Le vélo couché cible les individus souffrants de blessures au buste, à la colonne vertébrale ainsi que les paraplégiques, même si les valides en font aussi. Sur cet engin, la selle du vélo est remplacée par un siège confortable ou une coque horizontale. La position couchée sollicite moins le dos, le cou, les bras et les épaules. Le pédalier se situant à l’avant, les jambes subissent également moins de contraintes. Ce vélo existe en différentes versions : en deux et en trois roues (trike), à propulsion (entraînement par la roue arrière) et à traction (par la roue avant).
Le handbike ou vélo à bras s’adresse aux personnes en fauteuil roulant : aux paraplégiques, aux tétraplégiques, aux amputés ainsi qu’à certains hémiplégiques, aux individus touchés par une lésion médullaire (lésion de la moelle épinière ou des racines nerveuses de celle-ci). Le cycliste utilise la force des mains, des bras, des épaules, du torse et des abdominaux. Composé de trois roues, cet engin est doté d’un siège ou d’une coque. Ainsi en fonction du handicap, il est possible d’être en position assise, à genoux pour les amputés, ou couchée. Il se pratique uniquement sur route.
Le vélo pousseur est également destiné aux personnes immobilisées dans un fauteuil. En s’accrochant à l’arrière de la chaise roulante, le vélo est conduit par un cycliste valide. Grace à cette combinaison, sans bouger, le passager profite pleinement du paysage, ressent toutes les sensations et les joies de la petite reine. Cette innovation est conçue pour rouler confortablement à vitesse élevée sur la voie publique, les pistes cyclables ou sur les chemins de campagne.
Seul ou accompagné, avec ou sans assistance électrique, il existe différentes manières de faire du vélo adapté quel que soit le handicap ou les restrictions physiques. Plus qu’un sport ou une activité physique permettant d’évacuer un trop plein d’énergie, d’acquérir une meilleure condition physique et coordination motrice… il offre un lien social. Plus qu’un mode de transport, il s’avère une aide précieuse à la mobilité pour celles et ceux qui ont du mal à se mouvoir ou ne peuvent pas marcher du tout.
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Clarisse Nénard