Comment bien descendre en vélo de route ?
Tout comme la montée, la descente à vélo ne s’improvise pas. Elle demande lucidité, concentration, et technique. Voici quelques conseils pour bien descendre.
Cols de l’Alpe d’Huez, du Tourmalet, du Mont Ventoux, du Granon, du Galibier… Gravir un col n’est pas une épreuve facile, ça se prépare. Il faut être un cycliste aguerri avec une excellente base de foncier, d’endurance, et avoir suivi un entrainement spécifique afin d’acquérir une condition physique optimale. Nous ne naissons pas bon grimpeur. Qu’il s’agisse de battre ses records personnels, se lancer un joli challenge, ou d’arriver tout simplement au sommet d’un col, réussir une ascension représente toujours un très bel exploit. Une fois au sommet, il est important de se refaire la cerise, pour reprendre le jargon cycliste. Avec les dénivelés, les conditions climatiques (vent, soleil, chaleur, pluie, etc.) … vous avez dû aller puiser tout au fond de vos réserves physiques et psychologiques. Il est essentiel de récupérer ses forces, car il vous faudra redescendre. Après un effort comme l’ascension d’un col, la descente n’est pas aussi simple qu’il n’y parait. Ne repartez pas tout de suite !
Avant de redescendre à vélo,
- Reposez-vous pour récupérer. Savourez votre prouesse, votre victoire. Admirez la vue panoramique exceptionnelle. Profitez de l’instant, vous l’avez bien mérité !
- Couvrez-vous même si vous avez encore chaud et êtes en sueur. Enfilez vite une veste afin d’éviter d’attraper froid. Vous venez de fournir un effort très intense qui a augmenté de manière significative votre température centrale du corps. Or, au repos, elle diminue. Votre corps produit automatiquement moins de chaleur, mais vous continuez à transpirer tout en vous refroidissant. Là-haut, non seulement il fait moins chaud mais ça souffle. Misez sur un modèle qui soit coupe-vent.
- Buvez et alimentez-vous à nouveau ! Pendant un effort intense et long, les boissons ainsi que les barres gels énergétiques sont incontournables.Si vous n’aimez pas les gels, pensez aux pâtes de fruits même si elles sont moins faciles à manger sur le vélo. Les sucres rapides facilement assimilables par l’organisme vous éviteront le coup de pompe, l’hypoglycémie et les crampes.
- Reprenez vos esprits tranquillement. Si vous êtes dans l’euphorie d’être parvenu tout en haut du col, vous manquez de lucidité, un état normal étant donné que vous avez tout donné pour grimper et atteindre votre objectif. Descendre demande une concentration optimale du haut jusqu’en bas, sans jamais la relâcher.
Pendant la descente à vélo,
- Montrez-vous prudent. Veillez tout d’abord à bien serrer votre casque et à mettre des lunettes pour protéger vos yeux des insectes, pollens, poussières… Dans les premières descentes, testez votre matériel et assurez-vous que les freins freinent correctement. Vous devez avoir confiance en votre vélo.
- Ne repartez pas à toute allure. Trouvez le bon équilibre entre vitesse et stabilité. Sans atteindre les vitesses des coureurs professionnels qui roulent à plus de 100km/h, vous allez vous offrir de belles et fortes sensations. Restez concentré, les yeux bien ouverts, soyez actif sur votre vélo et maintenez un minimum de pédalage, de vélocité, afin de prévenir l’effet jambes lourdes au moment de relancer l’effort.
- Soignez votre position. Le centre de gravité de votre corps joue un rôle extrêmement important dans le contrôle du vélo. Il doit être au plus bas pour aborder les virages. Ne placez pas vos mains au-dessus du cintre ou sur le dessus du levier de frein pour ne pas relever le buste. Positionnez-les au creux du cintre, l’index et le majeur sur les leviers de frein, et les bras légèrement pliés. Restez assis sur la selle. Gardez votre poids sur l’arrière du vélo en poussant avec les bras, quitte à sortir les fesses de la selle lorsqu’il faut freiner assez fort. Vous empêcherez ainsi que la roue arrière se lève et que vous passiez par-dessus le guidon, ou qu’elle glisse et que vous vous renversiez dans un virage en épingle.
- Faites attention aux trajectoires. Regardez loin devant vous, toujours dans la direction dans laquelle vous voulez aller et non sur ce que vous voulez éviter. Votre regard doit toujours se porter vers la sortie du virage, puis plus loin dans la pente afin de toujours vérifier s’il n’y a pas d’obstacle ou de la circulation. Gardez un œil sur d’éventuels dangers comme les bandes blanches, les graviers, les pierres, les nids-de-poule, les voitures, etc. Dans les courbes rapides, contrôlez votre trajectoire avec les reins. Dans celles plus serrées, mettez davantage de pression sur le pied extérieur, pédale en bas en la maintenant à 6h.
- Freinez au bon moment. Le freinage s’effectue à l’approche du virage, avant d’être engagé dans la courbe, lorsque que les deux roues sont en ligne. Relevez le buste et appuyez simultanément sur les deux freins, tout en les dosant correctement. Car, trop de frein avant, vous passer par-dessus le guidon. Trop de frein arrière, vous dérapez. Ne freinez pas à tout bout de champ, sinon gare à la surchauffe des surfaces de freinage.
- Négociez bien vos virages. Sur les mêmes principes que ceux à moto, une fois le virage entamé, on relâche les freins, on couche le vélo, on applique de la pression sur la pédale extérieure pour améliorer l’adhérence au sol, et on commence à préparer la phase de sortie de virage. Restez détendu et laissez le vélo faire son travail, même si c’est plus facile à dire qu’à faire. Une fois, qu’il est redressé et droit, vous pouvez vous mettre en danseuse pour relancer et reprendre de la vitesse.
Si vous ne vous sentez pas à l’aise, que vous avez peur de la vitesse, que votre technique n’est pas parfaite… commencez par de petites bosses. La descente, ça s’apprend !
Clarisse Nénard