Cancer : le vélo une arme efficace !
Le vélo est excellent pour la santé, on le sait ! Pédaler permettrait aussi de prévenir le cancer et aurait de multiples bénéfices sur la maladie, tant sur le plan physique que psychologique, et de ce fait sur la qualité de vie.
Selon des chercheurs anglais de l’université de Glasgow, se déplacer au quotidien à vélo, vélotafer… réduirait de 45% le risque de cancer et de 46% celui des maladies cardiaques par rapport à un mode de transport passif. Cette étude, parue en 2017 et publiée dans le British Medical Journal, portait sur l’analyse de 260 000 sujets britanniques pendant cinq ans. Les cyclistes ayant participé à cette expérience parcouraient environ 48 km par semaine. Les chercheurs ont également constaté que les bienfaits sur la santé étaient non seulement proportionnels au nombre de kilomètres parcourus, mais aussi au mode de déplacement. Le vélo s’avèrerait plus efficace que la marche à pied. Les marcheurs diminueraient d’environ 30% les risques de développer des maladies cardiovasculaires. Ce qui prouve une fois de plus que la sédentarité (les heures passées assis ou allongé) et l’inactivité physique (la durée, la fréquence et le niveau d’activité physique inférieur au seuil recommandé) sont des facteurs de risques importants. Ne pas être suffisamment actif au quotidien est la cause de 5% de la charge des cardiopathies coronariennes, de 7% du diabète de type 2, de 9% du cancer du sein et de 10% du cancer du côlon, suivant les estimations de l’OMS.
Le cancer qu’est-ce que c’est aujourd’hui ?
382 000 c’est le nombre de nouveaux cas de cancer en France, 204 600 chez l’homme et 177 400 chez la femme, selon l’Institut national du cancer (INCa). Si depuis 30 ans, le nombre global de nouveaux cas augmente chaque année, cette hausse s’explique en partie par le vieillissement de la population et l’amélioration des méthodes de dépistage. Plus le diagnostic est posé tôt, à un stade précoce, plus le cancer sera facile à prendre en charge, et meilleures seront les chances de guérison. Ce qui explique, notamment, pourquoi le taux de mortalité est en constante diminution depuis 25 ans.
Le vélo réduit le risque de cancer
Toutes les études scientifiques s’accordent à le dire, la pratique d’une activité physique régulière et modérée est bonne pour la santé en générale, celle de nos os, de nos articulations. Pédaler renforce le cœur, décrasse les poumons, régule la tension artérielle, fait baisser le taux de sucre dans le sang (diabète), augmente les dépenses énergétiques, booste l’immunité, etc.
Si les principales causes de cancer sont dues au tabac (30% des tumeurs malignes), aux hormones, aux virus, à la pollution environnementale, à l’alimentation, à l’hérédité, … la sédentarité́, l’absence d’activité́ physique, le surpoids et l’obésité́ sont aussi des facteurs bien connus. Rappelons que les adipocytes, les cellules qui stockent le gras, fonctionnent comme de véritables petites pompes à hormones. Elles secrètent naturellement des substances, notamment une qui est un facteur de croissance tumorale. Sachant aussi que l’insuline, les œstrogènes et la leptine sont des hormones qui stimulent la prolifération des cellules cancéreuses, et que l’exercice physique a une action de frein sur leur développement en diminuant leur taux, alors mieux vaut pédaler ! D’autant plus que la vie à vélo diminuerait de 50 % le risque de rechute pour ceux qui ont un cancer, et de 20 à 30 % celui de le développer chez ceux qui ne l’ont pas encore.
Le vélo, un formidable adjuvant au traitement
Au-delà̀ des effets prouvés sur la maladie, faire du vélo quand on est touché par un cancer aide au maintien du poids de forme et de la masse musculaire. Plus cette dernière sera importante, moins la toxicité́ des thérapies anticancéreuses aura un impact dessus. Or, les patients sont souvent inactifs en raison, notamment, des effets secondaires du traitement : asthénie, neuropathie, douleurs, etc.
Contrairement aux idées reçues, pédaler n’ajoute pas de la fatigue à la fatigue. Cela l’est encore moins si l’on opte pour un vélo à assistance électrique (VAE). Le moteur évite une intensité trop importante dans le pédalage, que ce soit au niveau des genoux et des cuisses. Comme avec les vitesses d’un vélo mécanique, il suffit d’augmenter ou de diminuer l’assistance. Ainsi, en jouant avec les différents modes, on stimule doucement le système cardiovasculaire et pulmonaire en douceur, ainsi que la circulation sanguine. On gagne ou regagne gentiment en force musculaire et en résistance à l’effort. On retrouve le plaisir de bouger !
La sécrétion de cortisol circulant, d’adrénaline et d’endorphine augmente. Vient alors la sensation de bien-être. De ce fait, le sommeil, l’image de soi, la qualité de vie s’en trouvent améliorés. Avec un système immunitaire et un moral boostés, on devient plus combatif, plus présent et plus déterminé à vaincre la maladie.
Ne pédalez pas de manière intensive !
Selon d’autres chercheurs britanniques, de l’University College London (UCL) il a été observé que, les hommes de 50 ans qui passaient plus de neuf heures par semaine en selle, étaient plus susceptibles d’être touchés par le cancer de la prostate. Publiée dans le Journal of Men’s Health, cette étude a été effectuée sur 5 200 cyclistes, entre 2012 et 2013.
Quoi qu’il en soit, le vélo est gage de santé, à condition que sa pratique soit raisonnable, raisonnée, progressive, et adaptée à son état physique, à son âge, à sa maladie et à son traitement. Il ne s’agit pas de préparer le Tour de France ou un Paris-Roubaix. L’important est d’avoir une activité physique modérée et surtout régulière d’au moins 30 minutes par jour, une heure maximum. Adaptez toujours vos sorties et vos balades à vélo à vos capacités du moment, et de surcroit lors des traitements qui sont éprouvants. Restez toujours à l’écoute de votre corps !
Clarisse Nénard