Le vélo renforce et préserve le système immunitaire
Faire du vélo permet de se maintenir en bonne santé physique et mentale. Saviez-vous que pédaler régulièrement booste le système immunitaire et ralentit son vieillissement ?
Pratiqué de manière régulière et de façon modérée, le vélo ne fait pas uniquement de belles jambes et une silhouette tonique. Comme vous le savez, il est également gage d’une bonne santé. Si pédaler renforce le cœur, aide à lutter contre le diabète et l’ostéoporose, ou favorise le retour veineux, le vélo nous protège également des maladies et autres infections. À raison de vingt minutes ou plus, cinq jours par semaine, il nous aide à garder un système immunitaire en pleine forme. Au fil des séances, nous stimulons certains médiateurs chimiques de l’immunité, renforçant et améliorant ainsi les mécanismes immunitaires. L’organisme réagit plus vite face aux attaques.
Souvenez-vous, il existe deux types de défense immunitaire
La première, l’immunité innée qui intervient en première ligne et agit en ne tenant pas compte de ce qu’elle combat. Elle s’oppose aux agents infectieux par l’intermédiaire d’une barrière physique (muqueuse des bronches, par exemple), à l’action des cellules et des médiateurs inflammatoires. Regroupées en partie sous forme de phagocytes, elles ingèrent, et détruisent les molécules étrangères. C’est ce que l’on appelle la phagocytose.
La seconde, l’immunité acquise ou adaptative intervient après une phase de reconnaissance de l’antigène. Les lymphocytes en sont les principales cellules, et sont capables de produire des anticorps spécifiques aux agents infectieux en présence. Douées d’une mémoire, ces cellules réagiront plus rapidement en cas de réinfection.
Le vélo préserve notre immunité
Selon une étude anglaise parue en mars 2018 dans la revue Aging Cell, la pratique régulière du cyclisme ralentirait les effets du vieillissement sur le système immunitaire, autrement appelée l’immunosénescence.
Cette recherche a été menée sur 125 cyclistes amateurs de 55 à 79 ans, dont un tiers d’hommes. Ces derniers étaient tous des amateurs de vélo, et en faisaient à raison de deux heures et demie par semaine. Aucun d’entre eux n’était fumeur, ni consommateur d’alcool ni atteint d’hypertension ou ayant d’autres problèmes de santé. Ils devaient pouvoir parcourir 100 km en moins de 6,5 heures, tandis que les femmes faisaient 60 km en 5 heures et demie. Les données ont ensuite été comparées à celles obtenues chez 75 seniors de 57 à 80 ans en bonne santé mais peu actifs, et 55 jeunes de 20 à 36 ans. Résultats, les chercheurs ont découvert que les octogénaires qui avaient pratiqué le vélo tout au long de leur vie possédaient un système immunitaire aussi performant que leurs cadets âgés de 20 ans.
Plus précisément, ils ont constaté que les lymphocytes T (globules blancs qui jouent un rôle important dans la défense immunitaire de notre organisme face aux agressions infectieuses) étaient en meilleure forme chez les cyclistes que chez les volontaires sédentaires du même âge.
Pédaler stimulerait le thymus : un organe du système immunitaire situé sous le sternum, dont le rôle est d’assurer la maturation des lymphocytes T. En limitant ainsi son atrophie, nous maintenons et préservons notre immunité un peu plus longtemps. Ce gain est d’autant plus important quand on sait qu’à partir de 20 ans, le système immunitaire diminue d’environ 2 à 3% par an. Ceci explique pourquoi les personnes âgées sont plus sujettes aux infections.
Le vélo booste l’efficacité des cellules immunitaires
Un autre élément lié à la pratique régulière du vélo n’a pas été développé dans cette étude : au fil des sorties, on peut également augmenter l’efficacité des cellules immunitaires, et accroître la capacité des lymphocytes à se proliférer.
Ajoutons aussi que pédaler quotidiennement permet de lutter contre la graisse abdominale qui entoure les viscères. Comme vous le savez, elle est nocive. Si elle obstrue progressivement la circulation du sang vers les organes vitaux, elle sécrète aussi des adipokines (protéines pro-inflammatoires), pouvant engendrer un état inflammatoire chronique – d’où l’importance de prendre son vélo le plus régulièrement possible. En améliorant le système antioxydant et anti-inflammatoire, l’organisme se défend mieux contre les infections.
Plus on pédale tout au long de sa vie et dès son plus jeune âge, plus on maintient son système immunitaire en forme.
Attention à « l’open window » : le surentraînement affaiblit le système immunitaire
De nombreuses études ont révélé que les entraînements trop intensifs et trop longs augmentaient les risques d’infections quelques heures après la séance. En fait, à force de ventiler très fortement, nous asséchons et abîmons les muqueuses bronchiques. Le système respiratoire devient alors potentiellement moins hermétique aux infections.
L’ischémie d’effort, quant à lui, sensibilise le système digestif : les intestins et l’estomac. Au moindre virus, c’est la gastro assurée.
À vous de trouver le bon rythme !
Clarisse Nénard